Ruralité

C’est complètement inhabituel mais avec le temps qu’il fait, j’ai envie de traiter aujourd’hui un sujet qui n’est pas photographique. Je vais vous expliquer pourquoi, à mon avis, et sauf coup de théâtre complètement imprévisible, la croissance économique de la France est terminée. Je vais parler dans un premier temps de croissance matérielle. C’est-à-dire de l’augmentation annuelle de la production des richesses matérielles d’un pays : énergie, bois, produis agricoles, matières premières, objets manufacturés, denrées alimentaires, médicaments, opérations chirurgicales, services aux personnes, constructions de maisons, déplacements en voitures ou en avions... Je n’inclus pas dans cette catégorie ce qui est purement immatériel dans le sens " ayant un coût matériel indépendant du nombre d'utilisateurs ", comme les logiciels, les poèmes ou même les blogs. Puisque la croissance matérielle traduit une augmentation des richesses matérielles produites par un pays, il no...

Que publier quand l'hiver est tellement gris, boueux, pluvieux que vos promenades du Week-end ne suscitent aucun "coup de cœur" photographique ? Quand votre maison est encombrée de postes de TSF en cours de restauration et d'appareils de mesure ? Quand vous avez trop de contraintes professionnelles pour trouver le temps et l'énergie de mettre en scène tous ces objets qui attendent dans le garage ? Pourquoi pas une petite rétrospective à travers trois photographies prises respectivement au cours des hivers 2014, 2013 et 2012. Il y a un an, l'hiver a été plutôt doux, avec un occasionnel brouillard givrant. Il y a deux ans, Il a été plus froid avec quelques épisodes neigeux. Il y a trois ans, une vague de froid a bloqué la navigation fluviale pendant plusieurs semaines.

Un temps vraiment peu engageant à l'extérieur et un manque de temps à l'intérieur, en raison de contraintes professionnelles, ne constituent pas des conditions idéales pour réaliser des photographies originales. Je suis donc allé voir dans les cartons où s'entassent les objets chinés durant l'été. J'y ai trouvé quelques publications, comme ces exemplaires de la revue Atomes que je ne connaissais pas et dont la vie a été assez courte. C'est la mémoire d'une époque où tout ce qui touchait à l'exploitation de la radioactivité suscitait l'enthousiasme.  Puis quelques livres plus classiques. Et un petit clin d’œil à un de mes centres d'intérêt, la TSF. J'adore ce récepteur de 1923 où les lampes sont recouvertes de petits abat-jours en tissus. J'écume pas mal de sites WEB et de bouquins sur les récepteurs des années 1920, mais c'est la première fois que je vois ça. J'en voudrais un comme ça, il est trop chouette :...

Voici trois sortes de lumières qui contribuent à la diversité de l'hiver. Sur la première photo, ambiance dramatique d'un ciel de plomb. Je vous laisse deviner à quoi servent les rubans rouge et blanc suspendus au dessus de l'eau en arrière-plan. Juste un indice : ils n'auraient pas été nécessaires du temps de mon enfance ou de celle de mes parents ou grands-parents. Puis le soleil rasant sur cette porte de l’appentis où se trouve Lourdingo, mon fidèle vélo. Et enfin la lumière douce d'un matin givré.

Il y a des jours où l'Hiver a quelque chose de majestueux. Seulement deux photos aujourd'hui, mais qui traduisent une ambiance particulière que j'ai ressentie en me promenant dimanche dernier dans la vallée de la Vingeanne. En cette saison, la campagne est tranquille. Le temps semble s'écouler au ralenti comme ce cygne qui glisse lentement sur l'eau. Les couleurs des photos n'ont pas été retouchées.

Ils sont nus dans le brouillard, dans la grisaille. Leurs branches glabres se reflètent dans l'eau. Ils sont des éléments essentiels des paysages d'hiver, le lien entre les saisons et la promesse du printemps.

Un matin, il y a eu du givre dans la campagne près de ma maison et j'ai eu le temps d'aller prendre quelques photos avant que le soleil ne fasse monter la température d'un ou deux degrés et que tout fonde.

Je ne parle généralement pas de l'actualité sur ce blog, mais les circonstances sont particulières après la plus grave atteinte à la liberté d'expression commise en France depuis longtemps. La liberté d'expression, c'est la liberté de dire, d'écrire, de dessiner des choses qui peuvent choquer certaines personnes. C'est ce que fait Charlie Hebdo, une revue que je ne lisais pas mais dont j'espère pouvoir acheter le numéro qui sortira mercredi prochain. Il sera tiré à 1 million d'exemplaires et à mon avis le demande sera bien supérieure. Je pense aux paroles du Choeur des Esclaves dans la version interprétée magistralement par Nana Mouskouri : "Quand tu chantes, je chante avec toi liberté, quand tu pleures, je pleure aussi ta peine..."

A la frontière entre deux milieux, la forêt et l'étang gelé, les branches tombantes des arbres forment des motifs hypnotiques et singuliers. Et puis il y a cette lumière d'un jour d'hiver, le souvenir d'une émotion en arrivant à la lisière entre pénombre et lumière, entre glace et terre.

J'avais réveillonné en famille le 31 décembre et comme je ne suis pas adepte des longs repas trop rapprochés, j'ai préféré aller me promener en forêt le lendemain, dernier jour de la courte période de froid qui nous a apporté un peu de gel entre les fêtes. Voici donc les premières photos de l'année, prises il y a deux jours.