Ruralité

Voici quelques constructions humaines qui ont attiré mon attention lors de mes dernières balades.

Il faut parcourir des dizaines de kilomètres à pied ou à vélo, sur les chemins forestiers, pour trouver les premières fleurs des bois. Mais pourquoi s'acharner à les chercher alors qu'elles seront légion dans quelques semaines ? Parce qu'en forêt, on est au moins protégé de la bise glacée qui balaie la plaine pleine de boue et de mornitude. La nivéole. La scille à deux feuilles. L'anémone Sylvie. L'anémone hépatique. Le coucou des bois.

Cette année, l'acte 1 du printemps commence en hiver. Sur un coteau bien exposé, dans une combe près de Dijon, les nivéoles sont en pleine floraison par des températures proches de zéro, protégées de la bise glaciale de février par les arbres et le relief. Mais attention, cette belle parenthèse florale est trompeuse. Elle concerne de petites parcelles de forêt au delà desquelles il faut marcher des kilomètres pour voir une fleurir une occasionnelle anémone Sylvie ou quelques coucous des bois. Il faudra attendre le mois de mars pour assister au miracle de l'éveil de la nature et voir les chemins forestiers se transformer en rivières de couleurs printanières.

La pluie froide de février vous invite à rester à la maison, bien au chaud, où les activités ne manquent pas. Mais lorsque le soleil revient pour quelques heures, c'est l'occasion de prendre un grand bol d'air. Avec parfois une petite surprise, comme ces gouttes qui prennent l'aspect de perles de lumière.

Quand on se promène en forêt l'aspect des arbres ne laisse aucun doute, nous sommes bien en hiver. A part peut-être certaines espèces, comme le noisetier qui a déjà passé sa période de floraison, mais il n'est pas inhabituel de le voir fleurir dès le mois de janvier, et parfois même en décembre. Quand on regarde se qui se passe au niveau du sol, on peut rencontrer une primevère des jardins en fleurs, mais d'après tout, il ne s'agit pas d'une plante sauvage. Mais en cherchant un peu, on découvre vite que les premières fleurs des bois sont déjà épanouies, avec un mois d'avance !

Depuis que j'ai commencé à publier des photos de brouillard, il n'y en a pas eu une seule fois dans ma région. Il y a eu du vent, de la pluie, du soleil, mais ni gel, ni neige, ni brouillard. La vue dégagée nous invite à observer au loin les singularités de la plaine, entre ciel et champs.

Parfois le brouillard persiste toute la journée mais semble prêt à disparaitre à tout moment. Cela crée une ambiance particulière que j'ai tenté de restituer dans cette dernière série de photographies sur ce thème.