Le quatrième cercle
L’homme est un être qui aspire à explorer. Dès son plus
jeune âge, il explore son environnement immédiat avec la vue, le goût,
l’odorat, l’ouïe et le toucher. C’est le premier cercle de découverte. Plus
tard, lorsque le jeune enfant commence à se déplacer de manière autonome, le
rayon de son champ exploratoire s’étend de plusieurs mètres autour du lieu de
vie. C’est le deuxième cercle. Puis il y a la cour, le
jardin, le quartier, c’est le troisième cercle. Arrive ensuite le temps
où les enfants osent s’aventurer dans le petit chemin qui part près de la
maison et s’enfonce dans une nature luxuriante pleine de promesse. C’est le quatrième
cercle, qui pour le jeune citadin est souvent beaucoup plus encadré… Le
cinquième cercle, qui s’étend à plusieurs dizaines de kilomètres autour du lieu
de vie, devient accessible lorsque l’enfant devient adolescent et dispose d’une
bicyclette ou d’un deux-roues motorisé, et même sinon avec de bonnes jambes.
L’âge adulte donne libre accès au sixième cercle, qui de nos jours est la
planète entière.
A ces cercles géographiques s’ajoutent d’autres
périmètres : notamment celui de la connaissance, celui de l’imagination,
celui relatif à l’autonomie dans la vie quotidienne, auquel certaines personnes
accèdent difficilement, celui relatif à la vie sociale, et le cercle
professionnel. Nous n’avons pas tous la même envie, la même appétence pour
l’exploration de ces différents cercles. Il y a des écrivains qui n’aiment pas
voyager, de grands voyageurs qui n’ont pas beaucoup d’imagination, ou encore des
gens qui n’aiment pas lire ou ne sont pas spécialement curieux, ou bien qui ne
considèrent pas la culture comme un trésor inestimable. Il y a ceux qui aiment
survoler et voir beaucoup de choses, et ceux qui préfèrent approfondir un
sujet, quittes à passer à coté de nombreuses autres possibilités que la vie
pourrait leur offrir. Il y a aussi ceux qui sont bridés dans de nombreux
domaines par une situation économique ou politique, ou par un handicap ou des
problèmes de santé par exemple.
Les photos de ce billet illustrent ce que j’ai découvert
lorsque, vers l’âge de 7 ou 8 ans, j’ai accédé au quatrième cercle. C’était une
époque où, à la campagne, les velléités exploratoires des enfants n’étaient
bridées que par leur peur de s’éloigner des lieux familiers, et non par des
parents inquiets de ce qui pourrait arriver. Aujourd’hui, dans mon village, des enfants ne seraient pas autorisés à aller
dans ce petit chemin avant l’âge de 10, voire 12 ans, et encore, à condition
d’être en groupe (ce qui est en l’occurrence une bonne précaution), muni d’au
moins un téléphone, et pour une durée très limitée. A l’époque, les seules
consignes étaient de ne pas faire de bêtises et d’être de retour pour le
prochain repas… Et c’était la deuxième qui posait le plus de problèmes.
J'ai aussi eu une enfance "libre" dès que je quittais la maison, et c'est un cadeau merveilleux! Des explorations familiales toujours très "nature" aux explorations en solitaire, il n'y a qu'un pas que j'ai franchi sans peur. L'avantage de la semi-campagne, certainement, mais aussi d'une tranquillité d'esprit ou d'un fatalisme plus marqués. Cela m'a donné l'amour de la nature - et du voyage!
RépondreSupprimerBelles illustrations de ce propos!
Nous vivons une époque formidable :-).
Supprimercomme il est agréable de te suivre dans sur ce chemin ! Pour la libellule rouge, je m'étais d'abord trompée et la postant sur facebook, j'ai été corrigée ! c'est bien pratique, car sur mon guide, c'était vraiment plus difficile à trouver !
RépondreSupprimerC'est un privilège d'avoir une chemin pareil près de chez soi :-).
Supprimerbeau
RépondreSupprimerJe ne dirai pas le contraire :-).
SupprimerA mon avis, habiter la campagne pour un enfant c'est une richesse......
RépondreSupprimerOui, avec certes quelques inconvénients, que je n'avais pas car mon coin de campagne était très proche d'une ville.
SupprimerAvec les téléphones, gps et autres , le cordon ombilical est plus difficile à rompre mais il faut dire que les informations qu'on nous délivrent sont très anxiogènes. Avant , la réalité était aussi cruelle mais on ne le savait pas .
RépondreSupprimerDe bien sages paroles :-).
SupprimerFaire confiance... Il faut avoir confiance en soi pour accorder sa confiance à un enfant et lui permettre une telle liberté!
RépondreSupprimerBon je m'estime heureuse d'avoir des filles pas trop trop aventurières toutefois ici le plus gros danger serait les (peu fréquentes mais qui roulent trop vite) voitures!
Et les vipères mais il paraît que les poules chassent les serpents.
SupprimerMon père gardais toujours du sérum anti-venin au frigo !
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