J'attends toujours avec impatience cette période de l'automne où les champignons commencent à apparaitre et apportent une touche de magie à la forêt. Chaque année, la surface de cette forêt magique se réduit. Les coupes sont de plus en plus nombreuses, les machines xylophages transforment les bois en chantiers qui seront bientôt envahis par les ronces, puis par un maquis impénétrable, pendant que les tronçonneuses vrombissent de tous cotés dans les parcelles encore intactes. J'ai l'impression que ces anciennes forêts de plaine aux arbres moussus, aux chemins tortueux et aux clairières merveilleuses qui ont nourri l'imaginaire de mon enfance sont amenées à disparaitre complètement. Comme je ne peux rien y faire, j'essaie de profiter de chaque occasion d'aller dans les forêts en sursis et je vis chaque minute que j'y passe comme un moment intense et précieux.