Le sens des mots
On parle de crue décennale, mais qu'est cela signifie précisément ? On pourrait croire qu'une crue décennale correspond à un débit qui a été atteint pour la dernière fois il y a 10 ans, mais ce n'est pas du tout le cas. Il s'agit d'une crue qui correspond à un débit qui est atteint en moyenne une fois tous les 10 ans. On peut donc voir une crue décennale deux années de suite, ou ne pas en voir pendant plusieurs décennies. Le problème d'une telle moyenne, c'est qu'elle ne veut pas dire grand chose si on ne dispose pas d'archives des débits maximaux annuels de la rivière concernée pendant une durée suffisante. Et le problème se pose d'autant plus pour les crues vicennales, cinquantennales, et centennales. Peut être est-il possible de retrouver ces informations dans le cas de grands cours d'eau comme la Seine, en faisant des calculs savants pour prendre en compte les aménagements réalisés au fils du temps et susceptibles de modifier la relation entre niveau et débit. Par contre, y a t-il des données fiables sur les débits de la Vingeanne au delà de quelques décennies ? Ce serait intéressant d'avoir des témoignages écrits, des photographies de crues de la Vingeanne avant la construction du canal reliant la Marne à la Saône et du réservoir de Villegusien. Si vous avez de telles informations, ce serait sympa de les partager.
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Impressionant!
RépondreSupprimerPour le public non familiarisé avec les crues et leur "temps de retour", je préfère souvent dire qu'une crue décennale est en fait une crue qui a une probabilité d'arriver cette année de 1/10, et que tous les an la probabilité reste la même (sauf évolution hydrologique ou climatique, ce qui n'es pas exclu).
RépondreSupprimerAyant travaillé sur la Loire, je n'ai pas d'info sur le bassin de la Seine, mais je sais que les services qui se soucient d'hydrologie (rattachés aux DREAL ou à certaines d'entre elles) centralisent beaucoup d'informations, comprenant bien sûr les stations et échelles limnimétriques (parfois piézométriques), y compris des stations qui n'existent plus aujourd'hui (détruites, plus fonctionnelles, non fiables...), des lectures manuelles ponctuelles de hauteurs, des cartes diverses et variées, d'anciennes études hydrauliques ou hydrologiques, voire des photos (cartes postales ou photos aériennes anciennes - ces dernières étant généralement accessibles via "remonter le temps" du Géoportail)... Difficile de répondre sans aller faire un tour dans les services à Dijon (ou à Paris ?). Je n'ai pas d'idée de l'effort qui a été réalisé par les services pour rassembler ces documents. Il y avait eu un gros travail sur le bassin de la Loire durant les années 1990-2000, mais depuis, je ne sais pas si cela se maintient avec la même rigueur. J'espère que oui. Sur le bassin de la Seine, la prise de conscience a été plus récente (années 2000), mais tout dépend de la précision du travail. Sinon, il peut y avoir des infos et documents dans les Directions départementales des territoires, dans les archives départementales et bien sûr municipales. Voilà, je sais que je ne donne pas d'info précise, je fais juste part d'anciennes expériences.
On peut donc obtenir beaucoup d'informations si on passe du temps à chercher des données que d'autres personnes ont passé beaucoup de temps à ressembler et analyser. Merci pour ces pistes que je n'aurai jamais le temps d'explorer, mais peut être un lecteur du blog ?
SupprimerJ'ai hésité à présenter la notion de crue décennale en termes de probabilité d'occurrence annuelle, parce que je ne sais pas dans quelle mesure il s'agit *vraiment* d'une probabilité. Imaginons qu'on puisse reconstituer l'Univers, y compris la Terre, dans l'état *exact* où il était le 15 aout 2017. Peut-on affirmer qu'à partir de ce point précis, il y a une probabilité de 1/10 que le débit de la Vingeanne atteigne 58 m3/s à Oisilly (qui correspond à la crue décennale) au cours de l'hiver suivant ? Dans quelle mesure ce qui va se passer quelques mois après est déjà en partie déterminé ou est complètement aléatoire ? Certes, on ne peut pas prévoir ce que va faire la Vingeanne au delà que quelques jours ou semaines, parce que ce genre de phénomène est par nature chaotique et qu'une infime différence, non mesurable, sur les conditions initiales peut entraîner des comportements complètement différents quelques semaines plus tard. Il est donc commode de modéliser cela avec des probabilités. Mais est-ce pour autant *réellement* probabiliste ? L’intérêt d’une moyenne, c’est qu’on peut très bien la définir juste comme une observation, indépendamment de toute loi de probabilité.
Il est vrai que les risques de crue ne sont pas totalement le fait du hasard, mais comme le climat, les phénomènes hydrologiques possèdent en effet une large composante chaotique. Mais faute de connaissances suffisantes et de modélisation autrement plus perfectionnée (on va encore devoir attendre un bon moment avant de savoir le faire à peu près correctement, si tant est qu'on puisse réellement y arriver un jour), on n'a pas d'autre choix que de se baser sur des séries statistiques pour évaluer les risques liées aux crues. Il reste qu'il y a aussi les conséquences des changements climatiques qui viennent un peu perturber les statistiques et aussi l'évolution des bassins versants et notamment l'occupation des sols (au sens large du terme).
SupprimerUne crue c'est beau et ...cruel.
RépondreSupprimerOui, notamment quand on est piégé dans une maison située en zone inondable.
SupprimerSur les rives de la Moselle (chemin de halage vers Jouy aux Arches) j'ai vu des repères de niveaux d’inondations dont certains datent des années de l'annexion !
RépondreSupprimerCe doit être intéressant. Je ne connais pas ce genre de chose pour la Vingeanne.
SupprimerTu as pu profiter d'une belle lumière pour cette série.
RépondreSupprimerOui ! Un coup de chance par les temps qui courent. Le ciel s'est dégagé le jour du pic de la crue.
SupprimerQue d'eau !!! Une éternité que je n'étais pas venue sur ton blog... Manque de patience pour attendre l'ouverture des pages, marque de temps lié aux vacances scolaires éternelles !!!
RépondreSupprimerMais... L'actualité météorologique métropolitaine m'a poussée à travailler ma patience car je savais que je verrais de belles photos.
Oui, j'ai augmenté la taille des photos parce que je suis équipé d'écrans 4K et qu'avec l'ancienne taille elles apparaissent toutes petites. Mais tu risques bien d'avoir la fibre avant moi !!!
SupprimerSi j'ai tout bien compris on aura pas vraiment la fibre. Le câble sera relié à un répartiteur 4G et le meilleur débit que nous aurons sera 1 ou 2 giga... Bon ceci dit pour le moment on a 256k quand c'est au maximum !!!
Supprimersi c'était pas si grave pour les riverains les beautés piscturale entre l'eau leciel les profondeurs de champs les autre perpectives et vous un magique dans l'art d'exploiter labeauté de la catastrophe avec poésie de beauté
RépondreSupprimerje vous salue frankie